Livre numérique
Dans cette série d’articles nous allons évoquer le livre dans son format numérique, parfois désigné comme électronique, le tout pour remplacer le mot anglais eBook. Nous verrons aussi bien les différentes liseuses que les sites permettant de télécharger des livres. Le sujet est vaste, alors n’hésitez pas à réagir et à demander des précisions.
Ces articles se veulent informatifs, aucun n’est sponsorisé par une marque en particulier. Nous resterons impartiaux pour vois aider à faire votre choix.
La liseuse
On distingue le livre numérique, qui est le livre mis au format numérique et le livre électronique, qui est le support de lecture : la liseuse. Sony est la première entreprise à se lancer dans l’aventure avec Bookman, dérivé de Walkman, sortie en 1992. L’échec commercial de cette liseuse est principalement dû à son prix, bien trop élevé. Sept ans plus tard, sous l’égide de Barnes & Noble, sort la Rocket eBook, une liseuse pesant jusqu’à deux kilos et avec une très faible capacité de stockage, c’est une fois de plus un échec. Bien plus légère, avec ses 250 grammes, à un prix bien moindre et possédant une autonomie idéale, la Kindle sort en 2007, suivie deux ans plus tard par la Kobo. Le succès des liseuses et donc du livre numérique peut commencer.
Les liseuses se distinguent de la lecture sur un écran d’ordinateur, de smartphone ou de tablette par l’utilisation de la technologie e-ink, l’encre électronique qui imite l’apparence d’une feuille imprimée. L’écran affiche alors des pages proches de celles dont on a l’habitude avec les livres papier, sans reflet quel que soit l’angle de lecture et moins agressif pour l’œil que les autres écrans. Nous ne développerons pas ici les méandres techniques de cette technologie. Elle explique pourtant également l’autonomie des liseuses puisqu’il n’y a pas d’énergie consommée pour afficher le contenu, uniquement lorsque ce dernier est modifié, par exemple en changeant de page.
Les avantages de la liseuse sont nombreux. La légèreté, d’abord, que le livre fasse 50 ou 1000 pages la liseuse peut toujours se glisser facilement dans un sac et permet de lire n’importe où. Ces dernières années les liseuses sont devenue étanches, vous pourrez donc même continuer à lire dans votre bain ou au bord de la piscine. Une liseuse peut contenir jusqu’à mille livres, ce qui est déjà une belle bibliothèque à portée de main. Nous parlions de l’autonomie et effectivement même avec une utilisation quotidienne une liseuse se recharge à peu près une fois par mois. Pour ce qui est du confort de lecture, on peut évidemment augmenter ou diminuer la taille des caractères, selon ses goûts. Il est possible d’ajouter des notes, de surligner des passages, de placer un marque page et de directement chercher la signification de certains mots dans un dictionnaire intégré. La liseuse ne doit être reliée au WI-FI que pour le téléchargement d’un livre, la lecture se fait hors connexion. Il n’y a pas de pagination pour un livre numérique mais la liseuse vous permet soit de mettre des numéros de page fictifs (puisqu’ils sont modifiés selon la taille de la police choisie), d’indiquer le temps restant pour la lecture du livre ou du chapitre en cours et le pourcentage d’avancée de votre lecture.
La principale critique contre les liseuses est assez légère, on leur reproche la perte de sensation de toucher du papier. Il y a d’autres inconvénients, évidemment. On peut citer le prix de départ, c’est un investissement. Mais les liseuses sont surtout à destination des grands lecteurs et des grandes lectrices qui amortiront facilement le coût de départ en achetant des livres numériques moins chers que la version papier. Ceci même si la différence de prix n’est pas énorme du côté du marché français, espérons que cela change. Il peut évidemment y avoir des problèmes techniques, la liseuse reste une machine. Disons que le livre papier a aussi ses problèmes techniques : il peut être perdu, tomber dans le bain ou être maculé de belles taches de café.
Il n’y a donc qu’un duel fictif entre le livre papier et la liseuse. Le choix entre les deux dépend des goûts de chacun. Si on lit beaucoup, on veut avoir son livre toujours avec soi et surtout l’avoir tout de suite. Le livre numérique se télécharge en moins d’une minute, sur une liseuse facile à emmener partout. Bien sûr, quand on a de la place chez soi et que l’on veut avoir une bibliothèque bien fournie, la liseuse n’est pas la bonne option. Sinon, continuez à lire, les articles qui suivent vous présentent les trois liseuses principales :
L’image est extraite du site : http://hyperbate.fr/dernier/?p=4806
Article rédigé par Jean-Philippe Vest, juillet 2020.
Vivlio
Vivlio est la solution française pour acheter des livres numériques, accessibles ensuite sur la liseuse dédiée, votre ordinateur, votre smartphone ou votre tablette. Le siège social de l’entreprise est à Lyon, avec un effectif de 25 personnes. Fondée en 2011, Vivlio est présidée par Guillaume Decitre. Ce nom ne vous est certainement pas inconnu puisque le groupe détient 10 librairies physiques et une librairie en ligne. Une expérience qui a son importance pour la philosophie adoptée face au livre numérique : « Imaginé par des amoureux du livre, pour les amoureux du livre, conçu comme un prolongement du livre traditionnel ». Pour ce qui est de Vivlio, une alliance a été nouée avec des acteurs du livre tels que Cultura, Albin Michel ou Chapitre.com… la liste n’est pas exhaustive.
Selon les informations communiquées, Vivlio revendique 800 000 utilisateurs et 200 000 liseuses vendues, ainsi que le choix entre plus d’un million de livres numériques. Il est donc possible de lire sur son ordinateur, un logiciel dédié est proposé mais il n’est pas indispensable, sur smartphone et tablette avec un choix parmi plusieurs applications. Il existe aussi évidemment les liseuses Vivlio. La gamme propose trois formats : tactile rétro-éclairée, haute définition et étanche ou grand format avec un écran de 7,8 pouces. Comme souvent, l’investissement dans une liseuse peut paraître important. Mais pour le confort de lecture, c’est l’idéal, quand on ne veut pas rester devant son ordinateur ou se fatiguer trop rapidement en fixant l’écran de son smartphone. Les technologies développées permettent, avec une liseuse, un grand confort de lecture proche de la version papier ! Sans compter qu’ensuite on peut télécharger beaucoup de livres à petit prix, souvent moins chers que la version poche.
Les produits « sont commercialisés au travers d’un réseau de distributeurs, de chaînes culturelles, d’éditeurs et de libraires. Acheter une liseuse ou un livre numérique avec Vivlio c’est aussi soutenir la chaîne du livre et rémunérer ses acteurs à leur juste valeur. » C’est ici la première spécificité de Vivlio : ne pas concurrencer frontalement les libraires mais s’associer à eux. Ils ont compris que le livre numérique est complémentaire avec le livre papier, selon les envies des lecteurs. Bien sûr, avec le livre numérique nous imaginons perdre le rôle de conseil du libraire. C’est justement ce manque que Vivlio propose de pallier en impliquant les libraires et leur expertise. Si les liseuses, services et livres numériques sont commercialisés auprès de grandes enseignes comme Cultura ou Boulanger, on peut aussi les trouver auprès des libraires indépendants. Citons parmi les partenaires : le Furet du Nord, France Loisirs, Espace Temps, Bisey…
Autre spécificité intéressante, les livres téléchargés sont des fichiers non-propriétaires, au format ouvert. Ce qui veut dire qu’il est possible de les lire sur tous les systèmes existants. Ainsi, on reste propriétaire des titres même en changeant de liseuse. Si, après avoir fait le test, nous avons trouvé que ce n’est pas forcément pour les utilisateurs, au moins la possibilité existe. À noter que les liseuses Vivlio disposent d’une carte SD facilitant le transfert des fichiers, qu’ils viennent ou non de la librairie Vivlio. Bien sûr, le système ouvert développé par Vivlio protège les droits d’auteur, les fichiers ne peuvent pas être dupliqués et partagés sans limite.
Nous avons fait le test en achetant « Derrière la balle ». Une fois le livre choisi, le site Vivlio propose de lire en ligne immédiatement ou de télécharger le fichier en format acsm. Un format qui peut être ouvert dans Adobe Digital Editions et qui surtout assure la protection des livres contre la copie. Lorsqu’on choisit l’option « exporter », on peut transférer le fichier sur liseuse Vilvio, sur l’ordinateur par le logiciel Vivlio ou sur un autre support avec Adobe Digital Editions. Nous vous présentons toutes les options, mais ne vous inquiétez pas, c’est finalement assez facile une fois que l’on a décidé du médium grâce auquel on veut lire les livres numériques.
Nous remercions Lucile, chargée de communication chez Vivlio, pour nous avoir transmis le dossier de presse, source des citations de cet article. Vous trouverez toutes les informations sur le site : https://www.vivlio.fr/
Les images de la liseuse sont extraites du site : http://www.liseuses.net/
Article rédigé par Jean-Philippe Vest, juillet 2020.
Kobo
Kobo est la solution d’origine canadienne pour acheter et lire des livres numériques. Si le siège social est basé à Toronto, la firme a été rachetée par Rakuten en 2012, c’est pourquoi vous trouverez la dénomination Rakuten kobo. D’où vient ce nom ? Il n’a pas été choisi purement au hasard, en réalité il s’agit d’une anagramme de « book »…
Les informations chiffrées sont assez difficiles à trouver. Nous ne pouvons donc pas donner une estimation fiable du nombre d’utilisateurs ou du nombre de liseuses vendues. La seule indication est que sur le site de Kobo il est possible de télécharger plus de 5 millions de livres. Ces derniers peuvent évidemment être lus sur ordinateur, sur smartphone ou sur tablette. Il y aussi la liseuse éponyme qui est déclinée en plusieurs versions. Des modèles qui proposent de multiples options et qui diffèrent surtout au niveau de la précision de l’écran.
La marque a pris l’habitude de s’associer avec un acteur culturel majeur de chaque pays. Pour la France, le choix s’est porté sur la Fnac et c’est pourquoi on trouve aussi la dénomination : Kobo by Fnac. Les liseuses peuvent donc être achetées directement sur le site dédié, ou dans les magasins Fnac pour celles et ceux qui voudraient des conseils et un service après-vente « physiques ».
Kobo est une opportunité pour les auteurs autoédités. Ils peuvent effectivement rendre leurs ouvrages disponibles, en numérique, avec le programme Kobo Writing Life. Sachant que le numérique vous permet, à vous lecteurs, d’explorer de nouveaux horizons littéraires : dans l’autoédition il y a des pépites, que vous pouvez tenter de découvrir souvent à petit prix. C’est aussi une belle opportunité pour les petites maisons d’édition de faire connaître les talents qu’elles publient. Kobo, c’est aussi un concours : « Les Talents de demain », en partenariat avec une maison d’édition.
Nous avons fait le test avec « Le Grand Alexandre et la Fourmi Magique ». Il est possible de télécharger l’ouvrage sur le site de la Fnac, nous avons choisi de passer par le site dédié. Comme pour la liseuse précédente, tout est simple. Quand vous avez une Kobo (la liseuse) le livre se télécharge instantanément et la lecture peut commencer tout de suite. Il en va de même pour les applications sur smartphone ou tablette. Dans ces dernières, il suffit de cliquer sur la couverture du livre pour le télécharger et commencer à rêver. Sur la liseuse, vous allez pouvoir télécharger de quoi faire voyager votre imagination, puisqu’elle peut contenir des milliers de livres…
Le site Kobo : https://www.kobo.com/fr/fr
Les images de la liseuse sont extraites du site Kobo.
Article rédigé par Jean-Philippe Vest, juillet 2020.
Kindle
Kindle est le nom donné à la liseuse et à la boutique de livres numériques d’Amazon. Le premier modèle est lancé aux États-Unis en 2007 pour finalement arriver en France en 2011. Le nom se traduit par « allumer », dans le sens d’enflammer. Il existe plusieurs explications quant à l’origine du nom, l’idée principale étant que le livre allume la flamme de la connaissance.
Comme pour la liseuse précédente, les informations chiffrées sont difficiles à trouver, on ne peut donc pas savoir avec certitude combien il y a d’utilisateurs de la Kindle en France. Des millions de livres sont disponibles, que ce soit les nouveautés, des livres tombés dans le domaine public ou des ouvrages d’auteurs autoédités. Chaque livre peut être lu, avec l’application dédiée, sur ordinateur, smartphone ou tablette. Le format des fichiers téléchargés est propriétaire, ce qui veut dire qu’on ne peut les lire que sur les applications prévues par Amazon ou, évidemment, sur la liseuse.
La liseuse est toujours un investissement de départ important, qui peut être dissuasif. Mais le confort de lecture est comparable à celui d’un livre papier, grâce à la technologie E-Ink sur laquelle nous reviendrons. Contrairement à la lecture sur les autres écrans (comme la tablette), il n’y a pas de reflet et l’on se fatigue beaucoup moins vite. Une liseuse permet donc de se rapprocher au plus près de la lecture papier, en ayant des milliers de livres à disposition dans un seul appareil. Là aussi nous trouvons plusieurs versions de la liseuse Kindle. Celle de base, qui reste abordable pour débuter dans le monde du livre numérique. La Kindle Paperwhite, dont l’argument principal est l’écran rétroéclairé qui permet de lire confortablement quelle que soit la luminosité ambiante. La Kindle Oasis, avec laquelle on perd le format livre pour avoir un écran plus large. Il existe aussi la tablette, nommée Fire, avec laquelle de fait on s’éloigne de la liseuse mais qui sera appréciée par ceux voulant télécharger des journaux, magazines ou lire des mangas, de la bande dessinée…
La liseuse est principalement vendue sur Amazon, tout comme les livres numériques. L’appareil se trouve dans quelques points de vente physiques, assez rares. Il est possible de souscrire à l’abonnement Kindle, qui permet d’emprunter des livres. Un maximum de dix simultanément après quoi il faut rendre un livre pour en télécharger un nouveau : le principe de la bibliothèque… Les livres que l’on peut ainsi emprunter ne sont souvent pas les nouveautés, le choix restant quand même assez vaste. Amazon a aussi son concours pour les auteurs qui veulent se faire connaître : « Les Plumes Francophones », qui ne concerne pas que les versions numériques.
Nous avons fait le test avec « Gangrène, une histoire d’amour ». Comme pour le test précédent, si la liseuse est déjà synchronisée avec votre compte, tout est simple. Il suffit de passer la commande et moins d’une minute plus tard le livre se télécharge automatiquement. Sous condition d’être relié au Wi-Fi à ce moment. Ensuite, au niveau de votre compte le livre peut être transféré sur le smartphone, la tablette ou l’ordinateur. La lecture se synchronise en temps réel, c’est-à-dire que vous pouvez arrêter votre lecture sur la Kindle, reprendre où vous en étiez sur l’ordinateur, continuer sur le smartphone et ainsi de suite.
Nous ne vous ferons pas l’affront de vous donner le lien vers le site d’Amazon…
Les images de la liseuse sont extraites du site Amazon.
Article rédigé par Jean-Philippe Vest, juillet 2020.
Livre audio
Au début du XXe siècle, le livre audio était principalement tourné vers la littérature jeunesse, pour donner aux enfants le goût des univers littéraires. Il est aussi devenu un médium indispensable pour les personnes malvoyantes. Il faut se rappeler qu’alors, beaucoup de textes étaient lus à la radio, une tradition qui s’est perdue au fil du temps. Dans les années 80, le livre audio a connu un regain d’intérêt. Entre temps, de nombreux progrès technologiques ont été réalisés en matière d’enregistrement et de restitution sonore. Du support cassette au compact disque, puis avec l’arrivée du numérique, le format a évolué en parallèle d’une baisse des prix et d’une modification des usages.
En 1997, Audible a été le précurseur des lecteurs audio numériques. La firme a conclu un accord d’exclusivité avec Apple en 2003, pour distribuer les livres sur iTunes puisqu’à l’époque l’iPod était le moyen le plus utilisé pour écouter de la musique et donc un tremplin naturel pour les livres audio. En 2008, Audible est racheté par Amazon qui va en faire le leader du marché. Mais nous pouvons aussi citer la disponibilité des livres audio sur Google Play, le site de Kobo ou Audiolib. Généralement, il existe un système d’abonnement. Le livre audio reste assez onéreux, mais grâce à un abonnement avoisinant les dix euros il devient abordable.
Le livre audio connaît une forte progression en France depuis 2010. Les sorties se font presque simultanément avec la version papier. Et bien sûr, dans le même temps, les modes d’utilisation du livre audio ont changé. On l’écoute dans la voiture, pendant les longs trajets ou ceux, courts, mais qui sont parsemés de bouchons interminables. On écoute aussi un livre en faisant du sport, un bon moyen d’allier la culture physique à celle littéraire. Lorsque vous croisez quelqu’un avec des écouteurs dans les transports en commun, peut-être que cette personne est en train d’écouter un livre… Il n’en reste pas moins que depuis sa « démocratisation », les titres les plus téléchargés sont ceux de la catégorie « suspense » et les livres érotiques…
Le seul défaut est que l’appréciation d’un livre audio dépend de la personne qui a été choisie pour l’enregistrement. Certains ouvrages peuvent être desservis par une voix, les intonations prises ou non ; les versions américaines sont plus dans la dramatisation que celles françaises, souvent plates. Sans doute également que moins de place est faite à l’imagination du lecteur, un peu comme lorsqu’un livre est adapté à l’écran. Mais le livre audio permet de rester en lien avec le livre tout en faisant d’autres activités. Une excellente solution pour les grands lecteurs ! Et vous, avez-vous essayé et adopté le livre audio ?
Article rédigé par Jean-Philippe Vest, août 2020.