Nathalie Vignal
Ultima Thulé, An de grâce 536
Autodidacte passionnée, ma soif d’apprendre m’est venue au sortir de l’école. Dès lors je m’intéressais à la psychologie (surtout celle de l’enfant et l’autisme), la peinture et je pris goût à la lecture avec une préférence pour les romans historiques (que je continue à adorer), la fantasy (plus tard).
Très instable dans le monde professionnel, j’ai refusé nombre de CDI. Cette inconvenance m’a permis de faire plein de jobs différents et de m’enrichir humainement. Une seule chose importait, j’étais persuadée qu’un jour j’écrirais un roman, que je deviendrais : écrivain ! Nombre d’années plus tard, j’ai fini par poser mon baluchon par accident (la personne que je remplaçais ayant démissionné). Et voilà, 18 ans plus tard, je suis encore responsable de rayon dans le même magasin.
Mais entre-temps, les démons de l’écriture sont revenus !
Je ne peux évoquer mon parcours d’auteure sans y intégrer pleinement ma fille ainée Fanny qui m’a permis de terminer mon premier roman. Elle avait seize ans lorsque je suis retournée à l’écriture et chaque jour elle me demandait de lire ce que j’avais écrit tard le soir précédent ou tôt, très tôt le matin même. Ce regard extérieur, nos échanges, m’ont aidé à dépasser ce moment fatidique qui me conduisait inlassablement au renoncement dès les 20 ou 30 pages, parfois moins. Bref, j’ai enfin connu la joie du mot fin et j’ai ressenti pour la première fois un sentiment d’accompli. Fanny reste la première lectrice de tous mes écrits.
Une deuxième personne a été très importante, Françoise Castex Berr. Elle m’a dit un jour : tu dois travailler, travailler et travailler encore, mais surtout ne t’arrête jamais d’écrire !
Travaillez OK, mais comment ? C’est alors que je me suis tournée vers la bêta lecture et deux forums qui la pratiquaient (j’ai quitté le premier au bout de quelques mois et l’autre a fermé ses portes). La bêta lecture m’a énormément appris. À cette époque, je me lançais dans le premier tome des Maîtres de Pierre et si j’ai mis plus de deux ans à l’écrire, c’est que je me suis construite en l’écrivant. Je faisais beaucoup de corrections sur mes écrits en cours d’écriture et après, mais aussi pour des auteurs et cela m’a aussi beaucoup enseigné. J’ai repris des bouquins d’écrivains que j’adorais (GRR Martins, P. Pevel) et je découvrais la mise en scène, les perspectives qui rendaient leurs romans si puissants. Ce premier opus m’a permis de signer mon premier contrat d’édition aux éditions l’Ivre-book en 2017. Le 02 janvier 2019, coup de Trafalgar, l’épouse de notre éditeur nous annonce qu’elle ferme l’Ivre-book. J’ai été bouleversée et j’ai décidé de mettre ma saga de côté durant au moins une année pour essayer de faire autre chose.
En février, ma fille me parle d’un article qu’elle vient de lire. Il évoque un drame terrible en l’an 536. Je réagis immédiatement : j’imagine ces pauvres gens et toutes les conséquences qui vont découler de cette catastrophe climatique. J’ai eu très envie de me plonger dans leur histoire et si cela ne pouvait être le sujet d’un roman, cela me semblait idéal pour un recueil. Un nom s’imposait : Danielle ! J’ai découvert Danielle au travers du tome 1 du Cycle des Chem-Ry. J’aime énormément l’Humain et l’auteure qu’elle est. J’étais donc très heureuse lorsqu’elle a accepté. On s’était fixé une deadline pour la fin d’année. Seulement deux contraintes : chacune des nouvelles devait traiter de l’époque et être en lien avec l’évènement ; chaque nouvelle devait être validée par l’autre. Très soucieuse des changements climatiques que nous vivons depuis une dizaine d’années, j’ai tenté d’aborder quelques points sur l’importance de la nature.
Des éruptions volcaniques provoquent un dérèglement climatique et des catastrophes en chaîne. Nous ne sommes pourtant pas dans un futur proche mais en l’an 536. Quel a été l’impact de ce bouleversement sur celles et ceux qui l’ont vécu ? Au travers du prisme des croyances, les réactions sont différentes selon les cultures et les régions du monde.
Découvrez cette année sombre pour la planète et l’humanité, à une époque où la science ne permettait ni mise en garde ni solution. Une leçon pour le présent.